L’édifice le plus remarquable de la commune est sans doute l’église paroissiale Saint-Étienne située dans le bourg. La construction de l´église débuta par le chœur, pour se poursuivre par la nef et s´achever par la façade. La trace d´une porte dans le mur nord marque l´emplacement d´un ancien cimetière qui se trouvait au nord-est de l´édifice. Le sarcophage en pierre qui se trouve aujourd’hui devant la mairie y fut découvert lors des fouilles réalisées par l´abbé Huet vers 1894.
Le clocher fut édifié au XVIIIe siècle. En 1869-1870, les murs de la nef furent eux aussi
rehaussés et la voûte en lambris qui existait jusqu’alors fut remplacée par une voûte en brique. On construisit également une sacristie accolée au sud-est qui donnait sur le jardin du presbytère. Celle-ci fut démolie en 1986 préalablement à la restauration de l´église qui fut entreprise de 1994 à 1997. Le bâtiment fut inscrit sur la liste supplémentaire des Monuments historiques en 1972.
Son origine remonte au 12 ème siècle et son abside a été surmontée d’un chemin de ronde lors de la guerre de Cent-Ans.
A l’intérieur, son mobilier liturgique témoigne du riche passé de la commune : le retable du 17 ème siècle attribué aux couteaux des moines de l’Abbaye voisine de Lesterps a été restauré comme l’édifice à partir de 1995.
La Chaire, le chemin de croix, le Christ entouré des instruments de son supplice ou encore le tableau aux Morts réalisé par Jean Teillet méritent de pousser les portes de ce sanctuaire.
L’ancien presbytère bâti en 1788 qui jouxte l’église abrite la mairie depuis 1999.
Au premier étage, le musée des Ostensions et de la religion populaire retrace l’histoire des Ostensions à travers une quantité d’objets sacrés.
Le monument aux morts se situe devant l’église, au pied du tilleul dit ” de Sully “. Il se
compose d’une dalle sur laquelle repose un gisant de soldat en béton. Derrière lui se dresse une pierre sur laquelle sont inscrits les noms des soldats morts lors de la première guerre mondiale. Cette liste est précédée de la mention ” ESSE A SES ENFANTS MORTS POUR LA FRANCE “. Cette pierre est un fragment de la table du dolmen de Périssac. Les noms des cinq personnes décédées pendant la seconde guerre mondiale sont gravés sur la pierre qui de granite ont été disposés en cercle tout autour pour former un cromlech.
La singularité de ce monument a fait que son inscription est en cours et devrait voir le jour courant 2021.
La commune est parsemée de Châteaux et de manoirs, siègent de petits domaines tous privés, il n’en demeure pas moins que le Parc et la Chapelle du château de Villevert se visitent lors des Journées Européennes du Patrimoine.
Le château de Villevert fut la propriété de la famille de Chamborant du XVIIe siècle jusqu´au début du XXe siècle. Les parties les plus anciennes remontent aux XVIe et XVIIe siècles. Sur l´ancien cadastre de 1825, il apparaît avec un plan légèrement différent, les dépendances actuelles étant totalement absentes du plan.
Le château a connu de profonds remaniements au XIXe siècle. La charpente a été reprise pour créer un étage de comble, ce qui s´est accompagné d’un remplacement des couvertures en tuiles par des ardoises. L’aile orientale a été reconstruite sur les anciennes fondations. C´est également durant cette période qu´ont été construites les différentes dépendances ainsi que la chapelle votive, édifiée de 1880 à 1881 pour la baronne Hélène de Chamborant. La chapelle a été inscrite aux Monuments historiques en 1988. Ces travaux seront pour une
bonne part réalisés par le peintre parisien Alexandre Félix Périn.
Ce château réalisé en partie en granit rose est aujourd’hui la propriété de la famille Pinot de Villechenon. Le parc de 8 hectares agrémenté d’arbres remarquables incite à la promenade.
Parmi le patrimoine de la commune qui se visite, il faut citer le village de La Cour, hameau situé à 1km du bourg, formidablement restauré par la municipalité de l’époque et par des propriétaires privés. Le passé agricole se laisse admirer au détour des venelles du village et l’on peut entendre encore la voix des femmes mêlée au murmure de l’eau autour du lavoir qui alimentait la Cour et le Marouin.
La commune jouit d’un patrimoine naturel d’une grande qualité. Terre de bocage, la haie, l’arbre et l’eau sont omniprésents sur les plus de 3000 hectares que compte la commune. De nombreux ruisseaux sillonnent la commune mais le cours d’eau le plus important est l’Issoire qui prend sa source à Blond. Ce cours d’eau traverse une pittoresque vallée encaissée classée Natura 2000. Des sentiers pédestres permettent de découvrir une faune et une flore riche.
Quelques légendes essoises
Outre sa riche histoire et un patrimoine architectural et naturel préservé, Esse est aussi une terre de légendes.
Ces légendes dont l’authenticité reste à prouver font parties du patrimoine oral de la commune transmis parfois lors des veillées.
Sur le plateau de Périssat là ou jadis deux dolmens étaient encore présents à la fin du 19ème siècle vivait une dame de mauvaise vie : la Chapeau Blanc. Elle à proximité du château d’eau et disait-on que les soldats (à une époque inconnue) venaient lui faire des enfants qu’elle allait noyer dans l’étang voisin des Sèches.
C’est également sur ce plateau qu’une grande bataille aurait eu lieu et une pierre aujourd’hui disparue portait l’inscription suivante : « Hic jacet trijentummilitiaperisuunt » qui signifie « ici reposent trente mille qui y périrent. L’origine du nom du hameau de Périssat proviendrait de cette légende.
Dans une zone humide au pied du bourg sur une parcelle dénommée Mas-Courroux serait ensevelie une Cloche d’or : l’ancienne église de Marcefie tombait en ruine et il avait été décidé de transférer la Cloche d’or dans la nouvelle église du bourg.
Avec le poids de la cloche, le chargement tiré par des bœufs s’est retrouvé enseveli dans la tourbe.
Tous les 100ans à Noël, parait-il, on peut entendre le son de cette cloche…
Entre Esse et la commune voisine de Brillac, le Pont Binot qui enjambe l’Issoire était dit-on quotidiennement visité par le Malin sur le rocher du Diable situé juste à côté de l’ouvrage. Le diable aimait y venir la nuit et détruisait le pont empêchant les passants de traverser la rivière.
Afin de venir à bout de cette malédiction, le pont avait été consolidé avec des pierres
provenant de l’abbaye de Lesterps et par miracle, le diable n’est plus apparu sur son rocher.
Au lieu-dit Pas de la Mule, un sabot ainsi que quelques sillons sont représentés sur un
affleurement rocheux à proximité de la route. C’est, dit-on l’empreinte du sabot laissée par la mule de Saint-Etienne lorsqu’elle s’est agenouillée pour saluer Saint-Maurice, saint patron de la paroisse voisine.
Au Banchet, dans la cour de l’ancien manoir se trouvait un puits dans lequel, il y avait une Quille d’or. Fort de cette légende, le propriétaire de l’époque avait voulu descendre dans son puits afin de vérifier la véracité de cette légende mais se retrouva sur le rocher sans son butin…